Le règne de Philippe Auguste voit la montée en puissance du Temple que rien ne semble pouvoir arrêter. L'Arcane du Bateleur est le seul à tenter de s'y opposer, en lançant le projet Occitanie. Ralliant les grands domaines d'Aquitaine et du Languedoc, les Cathares se dressent contre les idées du Bâton. Celui-ci riposte violemment lors de la croisade albigeoise, faisant tomber les places fortes et dressant des bûchers pour faire taire les hérétiques. Le Pagad, Prince de l'Arcane I, réussit à s'enfuir avec l'aide de la Maison-Dieu et de la Tempérance.
Votre Nephilim était-il de ces Parfaits, proches des occitans et les éveil-lant aux découvertes des mondes de Kabbale, d'après les enseignements issus de Jérusalem ? A-t-il plutôt fondé une chapelle ésotérique pour défricher les bases de la toute jeune Alchimie ?
La croisade albigeoise se place, à l'échelle du monde occulte, comme une véritable tragédie. Sous le règne de Philippe Auguste, la France connaît une forte expansion par l'adjonction de grands domaines tels que la Normandie ou par le renforcement de la cohésion des grands fiefs. Mais c'est également la montée en puissance du Temple qui s'orchestre impitoyablement et les Nephilim ne semblent guère en mesure de lui porter ombrage jusqu'au moment où l'Arcane du Bateleur se lance dans une lutte occulte de la plus grande importance...
Le projet Occitanie voit ainsi le jour. Sous couvert de la foi cathare, le Bateleur tente de rééditer l'exploit des grands Compromis. Aussitôt rallié par les grands domaines d'Aquitaine et du Languedoc, désireux de culture et de Sapience, terreaux fertiles des idées, le plan du Bateleur croit trouver son meilleur allié parmi les grands du royaume. Mais c'est sans compter sur la vindicte du Temple qui, faisant pression sur la papauté, déclare hérétique la foi cathare et en appelle à la croisade en Albi.
En 1208 commence la croisade albigeoise menée par Simon de Monfort, incarnant la haine et la sauvagerie templières. Les places fortes tombent les unes après les autres : Béziers, Carcassonne. Puis les bûchers s'allument et les hérétiques périssent dans les flammes et les vapeurs d'orichalque... Minerve est le premier de ces holocaustes. En 1243, Montségur, qui dresse fièrement ses tours du haut de son rocher, est assailli. Le siège dure près d'un an. Début 1244, la citadelle tombe et les chevaliers du Christ hurlent leur victoire...
Le catharisme meurt ainsi décapité sous l'acharnement de ses adversaires, mais une rumeur s'élève et persiste parmi les croisés pour se propager aux alentours : on raconterait qu'un petit groupe s'est enfui avec un trésor, le trésor des Cathares...
Nouvellement venue au panthéon des Sciences Occultes, l'alchimie apparaît pour les Nephilim comme le renouveau des quêtes agarthiennes. Le nouvel espoir occulte. Des mots mystérieux comme "athanor\ "creuset" ou "alambic" envahissent le vocabulaire des Déchus, qui choisissent pour beaucoup de se consacrer à l'étude alchimique.
De fait, de nombreux Immortels se retirent alors dans une patiente retraite hors du monde, de la tourmente religieuse qui sévit en ce XIIIème siècle - à travers les Cathares ou les Vaudois - et de la toute-puissance du Temple.
Ainsi, voit-on fleurir çà et là nombre de refuges alchimiques qui profitent de l'engouement religieux pour délivrer leur message. La construction d'une chapelle alchimique constitue pour le Nephilim une étape importante dans sa quête occulte. Celui-ci doit se lancer corps et âme dans ses recherches occultes, afin de collecter une mine de renseignements susceptible de l'aider à élaborer une architecture magique et de consacrer l'endroit aux champs magiques.
L'une des plus célèbres chapelles ésotériques connues reste certainement celle de Saint-Philippe de la Charte construite par l'Elfe Miriadel, fameux découvreur du Coeur Rubis. Tout comme lui, les Déchus se lançant dans l'élaboration de repaires occultes font parfois d'étonnantes découvertes et participent à la création de formules alchimiques...
Mais ces étranges chapelles restent surtout de puissants artefacts en elles-mêmes : athanors gigantesques, elles permettent la réalisation des plus grands rituels et les opérations les plus audacieuses. Il ne faut pas sous-estimer le potentiel occulte de ses constructions qui ont fait progresser de manière importante les Nephilim alchimistes sur la voie de l'Agartha. Quand bien sûr, ce refuge ne se trouvait pas être la cible d'un Arcane mineur...
Cette société d'initiés regroupe sous son égide de nombreux Adoptés du Bateleur mais également des humains sympathisants de la cause Nephilim. Forgeant la doctrine ésotérique des Albigeois, ils officient à l'intérieur même du mouvement hérétique.
Beaucoup sont, au sein des Parfaits, les Déchus qui ont connu une incarnation à Jérusalem alors que Jésus prêchait les vertus de la Kabbale et de son enseignement religieux. C'est avec les invasions arabes que ceux-ci ont émigré, bon gré, mal gré, en Occident, porteurs de la philosophie d'Orient. Rapidement, ils professèrent les derniers enseignements du Christ et, se rattachant à la doctrine de Manès, prirent contact avec les futurs prêcheurs de la foi cathare. Nombre de Nephilim rejoignent alors leurs rangs pour profiter des ultimes recommandations du défricheur de la seconde Science Occulte, concernant l'exploration des mondes de Kabbale. Les Parfaits d'entre les Parfaits formalisent alors la découverte de ces Mondes et défrichent des contrées jusqu'alors inconnues comme "les marches des flammes septentrionales" de Sohar. Les Parfaits d'entre les Parfaits sont aussi célèbres pour leurs coups d'éclat contre l'Arcane du Bâton, dont ils deviennent les farouches opposants. Grâce à leur entremise, de nombreux Nephilim échappent à la vindicte templière. Mais en contrepartie, le Temple cherchera par tous les moyens à exterminer la secte cathare.
Ce sera chose faite lors du bûcher de Montségur. Et les Parfaits devront renoncer alors à leur précieux rêve de communauté magique, torturés par le feu et l'Orichalque des Chevaliers du Christ. Tous auront péri dans les flammes ?
Peut-être pas... On murmure que les Cathares auraient pris position dans un Akasha, sous la houlette d'un Parfait. Enfin, en dernier affront aux soldats du Temple, quatre survivants auraient réussi à fuir le bûcher : parmi eux figurerait le Pagad, le Prince de l'Arcane du Bateleur. Seraient-ce les Parfaits qui auraient permis son évasion, rien n'est moins sûr...
Découvrant sa frêle silhouette et illuminant le coeur des ténèbres médiévales, l'amour courtois se veut le symbole d'une civilisation beaucoup plus lumineuse que celle, guerrière, prônée par l'élite nobiliaire. Les troubadours, qui sont alors les chantres de ce renouveau culturel, célèbrent la Sagesse à travers l'icône de la femme.
Principalement appréciés en Aquitaine et dans le comtat toulousain - situation certainement motivée par la proximité de l'élite mauresque d'Espagne - les troubadours essaiment à travers les cours seigneuriales pour y tisser leurs songes exquis et mélancoliques...
Parmi eux, se retrouvent Nephilim du Bateleur et de l'Amoureux, car personne n'ignore la part importante qu'ont jouée ces deux familles dans cette véritable odyssée visant à propager un message de tolérance. Initialisé par Guillaume d'Aquitaine, Adopté de l'Arcane VI, le mouvement permet la mise en place des premières cours d'Amor Nephilim. On voit ainsi apparaître la célébration des gestes arthuriennes et autres contes merveilleux, faisant alors figures de nefs oniriques et voguant à travers le temps. Les troubadours précipitent leur auditoire dans un lieu où le temps ne peut exister, comme un chant entre deux âges, et la féerie reprend ses droits et s'exalte à travers les poèmes, chants d'amour, ritournelles et ballades.
Ce sont également les Adoptés du Bateleur qui, à travers le mouvement troubadour, en profitent pour initier l'homme à la Magie. Nombreuses sont les grandes figures à pouvoir compter parmi les membres de l'Arcane I : ainsi, sous les identités de Bertrand de Born ou Chrétien de Troyes, officie le Bateleur, qui profite de ses oeuvres pour y glisser de nombreux messages ésotériques. Ainsi, pour qui sait décoder les oeuvres des chantres de l'amour courtois, se dévoile la Sapience, que ce soit sous l'influence de la Kabbale ou des révélations sur le règne d'Arthur.
Véritable coup de force faisant vaciller l'Occident chrétien, le Bateleur choisit d'abattre ses meilleurs cartes lors de l'apogée templière, en lançant le projet de création d'une Eglise ésotérique. Une lutte pour la domination ésotérique s'ensuit alors, dans laquelle l'Arcane ne possède que sa foi et sa fougue contre les moyens de plus en plus colossaux des Templiers.
Pourtant, la foi cathare, appuyée par les Adoptés du Bateleur, se révèle porteuse de sens puisqu'elle convainc et attire une foule de croyants lassés par le discours et la richesse d'une Eglise corrompue qui, plus encline au pouvoir temporel, en néglige la foi de ses ouailles. Les cathares dispensent alors un enseignement de tolérance et un syncrétisme religieux teinté d'ésotérisme selon lequel "l'homme est prisonnier de la matière et ne peut s'en dégager qu'en se détachant des liens terrestres". On perçoit également l'influence Nephilim dans le thème des réincarnations successives censées mener le croyant jusqu'à un stade de pureté absolue. Il est clair que le Bateleur fait appel aux principes de l'Agartha et qu'il semble prêt à les inculquer aux hommes.
Mais, alors que l'homme s'apprête à accepter la présence des Déchus à ses côtés, deux sombres silhouettes ses dressent en travers du Bateleur pour causer sa perte. La première, et de loin la plus éminente, reste le Temple qui, excédé par l'arrogance de l'Arcane, en appelle à la croisade afin de punir les hérétiques. Mais le levier politique lui manque et le Bâton doit réfréner son ardeur... Pourtant, qui aurait-cru que ces moyens lui seraient donnés par les Nephilim eux-mêmes ?
Car, tapi dans l'ombre, se dissimule l'ennemi intérieur : la Maison-Dieu souhaite, en effet, la fin d'un Compromis qu'elle juge dangereux... Aussi lorsque le légat du pape Innocent III est assassiné en 1208, l'ordre de la croisade est lancé. Le Temple plaça Simon de Montfort à la tête des croisés. Les Cathares furent massacrés et torturés sous l'injonction "Tuez les tous, Dieu reconnaîtra les siens !"
Voyant approcher à grands pas la réalisation du Grand Plan templier, les Nephilim alors incarnés choisirent de procéder à un travail de sape des positions du Temple. Rien ne fut vraiment coordonné et peu savent vraiment qui porta la première attaque. Toujours est-il que l'on assista à la mobilisation des Arcanes du Bateleur, de l'Impératrice et du Pape, ainsi que de quelques Adoptés de l'Empereur. Mais il ne faut pas se leurrer, il ne s'agissait que des prémices des grandes conspirations qui feront chuter le Temple quelques décennies plus tard...
Ce fut une fois encore le mouvement cathare, ainsi que les Vaudois qui critiquèrent violemment la mission religieuse de l'Eglise romaine. Trop intéressée par le pouvoir matériel et négligeant la foi, l'Eglise se complaisait dans la richesse et le luxe et se devait d'avouer que les réformes jusqu'alors pratiquées n'avait que peu porté leurs fruits. L'ordre des Cîteaux qui s'était glorifié de son voeu de pauvreté, se trouvait alors dans une position de richesse foncière qu'il entretenait de lui-même.
Les Déchus choisissent alors de détourner le peuple de l'obscurantisme aveugle. Les Adoptés de l'Impératrice cachés derrière la figure de Valdès, riche marchand lyonnais, font traduire les Evangiles en langue vulgaire et cherchent à susciter chez les laïcs le droit à la connaissance et aux saintes Ecritures. Les Vaudois développent ainsi un sentiment de méfiance à l'égard de "ce qui est caché" et cherchent à toucher toutes les couches de la population.
Les grands du royaume se déclarent même en faveur de cet idéal de connaissances partagées. Ainsi, le comte de Toulouse dans son désir de croisade, refuse-t-il son aide à la papauté, influencé par les sages Nephilim qui composent sa cour. Et le Languedoc tout entier d'apporter son soutien aux Cathares, nouveau bastion désigné de la tolérance, et de propager cet idéal noble et chevaleresque que l'on dit courtois, qui s'attache à la figure d'une femme honnie par l'Eglise et ses prélats.
Alors que les Templiers menaient leur sanglante croisade et laissaient derrière eux une trainée de cendres et de douleur, une rumeur parvint jusqu'à eux : le Pagad, disait-on, soutenait les hérétiques et officiait au consolamentum au sein du castel de Montségur : il y avait pire encore : il aurait fait atteindre l'Agartha à un humain ! Il n'en fallut pas plus au Temple pour exiger qu'on ramena la tête de ce Nephilim bien trop dangereux pour les plans du Bâton.
Lorsque Montségur disparut dans les flammes de son bûcher, le Temple pensait en avoir définitivement fini avec l'hérésie cathare et même avec l'Arcane du Bateleur. Or, lorsque les Chevaliers du Christ envahirent la forteresse, aucun ne trouva trace du Prince de l'Arcane I. Fou de rage, Simon de Montfort qui avait fait croire à sa mort en 1218, pour mieux traquer les Immortels, ordonna aux Milices du Christ de poursuivre les fugitifs.
Loi de là, le Pagad avait repris son chemin vers la Sapience, accompagné de quatre de ses disciples humains. Son évasion avait été brillament orchestrée par des Adoptés de la Maison-Dieu, du Chariot et de la Tempérance. Les premiers noyautèrent les Milices Christiques et retardèrent l'avancée des soldats du Temple vers le donjon du Pagad; la Tempérance quant à elle avait contacté une caravane de Mannush afin que ceux-ci s'enfuient avec le Pagad vers Marseille; enfin les Adoptés de l'Arcane VII avaient pour mission d'affréter un navire vers l'Orient.
Lors d'une escale malencontreuse à Jérusalem, les Nephilim furent découverts par les Assassins et durent se cacher dans la ville. Le Bâton ordonna de fermer les portes du port et donna la chasse aux Immortels. Certains Nephilim furent alors rattrapés par les soudards du Temple et leur Pentacle fut marqué par les brûlures de l'orichalque. Nul ne retrouva le Prince du Bateleur : certains estiment qu'il parvint à déchiffrer la Lame d'Akhénaton et put ainsi utiliser son pouvoir pour échapper aux Assassins...
2 PI
Les quêtes ésotériques : Table d'émeraude 2 / Jérusalem céleste 2 / wShVg0jI7tlhtt2nGraal 2 / ZiCewEmwMpNxF5a7Kl9IuZE1ZGhR9zycTrésor des Templiers 2
Quêtes d'Arcanes : Arcane I / Arcane VI / Arcane XIV / Arcane XV / Arcane XVI
Arts occultes : Kabbale 3 / Alchimie 2
Effets magiques : 1 invocation , 3 formules
Savoirs ésotériques : Orichalque 1 / Histoire invisible 2 / Arcanes Majeurs 2 / Templiers 2 / Bohémiens 1 / 666 1