La Taverne des Hobbits
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Les Sirannar de la Siragalée

Les Sirannar, ou Elfes Sylvains, sont les plus anciens habitants de la Siragalée. Leurs ancêtres étaient les Nandor, les Moriquendi qui, au cours de l'Âge des Etoiles, se détournèrent d'Aman afin de s'installer dans les forêts du bas Anduin. Plus tard, une partie des Nandor émigrèrent vers l'ouest, probablement pour fuir les maléfices sans nom qui naissaient alors en Mordor, et s'installèrent en Ossiriand (le Lindon), le long des flancs des Montagnes Bleues. On les connut alors sous le nom de Laiquendi (le sindarin pour "Elfes Verts"), ou Elfes des Bois. Boromir était leur roi dans les Anciens Jours, mais il mourut avant même le lever du soleil, victime des Orques de Morgoth.

La Siragalaë est la terre des Elfes Syvestres, les Sirranar dont leur chef est décédé à la fin du Deuxième Âge : Merethorn.

Les Laiquendi s'allièrent alors avec les Noldor et les Sindar du Beleriand contre Morgoth, mais ils n'avaient aucun roi pour les guider. Les Sirannar, clans éparpillés vivant à l'est des montages, étaient loin de leurs seigneurs et des seigneurs noldor, aussi Merethorn, chef de l'un de leur clan, organisa-t-il leur résistance contre l'Ennemi Noir. Après la chute du Beleriand, la Siragalée fut élevée au rang de domaine du Royaume Elfique du Lindon. Merethorn devint Seigneur des Sirannar et épousa une Dame sinda (d'ascendance en partie noldo) pour affirmer sa loyauté à Gil-Galad, Haut Roi des Noldor.

La destinée des Sirannar se retrouva alors liée au lent déclin des Elfes de l'ouest. Le royaume de Gil-Galad subsista pendant tout le Deuxième Âge des Terres du Milieu, et Merethorn combattit loyalement à ses côtés. Il mourut au cours de la dernière guerre, sur les sables de Mordor, au cours du siège de Barad-Dûr. Sa veuve, Elindiel, prit le commandement de la Siragalée et s'occupa de son peuple amer et affaibli.

Après que Gil-Galad ait péri des mains de Sauron sur les pentes de la Montagne du Destin, Elindiel refusa de prêter serment d'allégeance à son successeur, le Seigneur Cìrdan, des Sindar du Lindon. Au lieu de cela, elle lia la destinée des Elfes de la Siragalée à Arnor, le royaume des Dùnedain. Lorsqu'Arnor fut divisé en 861 du Troisième Âge, Elindiel arrêta son choix sur l'Arthedain. Les Sirannar conservèrent leur autonomie tout au long de l'histoire de ces deux royaumes, prenant rarement part aux guerres humaines.

Malgré la prudence d'Elindiel, le nombre des Sirannar ne fait que baisser d'année en année, et rares sont ceux qui ont désormais des enfants pouvant poursuivre leur lignée. Les Sirannar qui sont fatigués des Terres du Milieu ou craignent ses maléfices partent de plus en plus fréquemment pour les Terres Eternelles. Des Humains se sont installés au bord des routes de la Siragalée et ont construit maisons, puits et ponts sans se soucier de la survie d'un peuple qu'ils connaissent à peine. Certains complotent pour s'emparer de l'ensemble de la province afin d'utiliser ses ressources pour défendre l'Arthedain contre la menace que représente le Roi-Sorcier. D'autres désirent contrôler la Siragalée pour asseoir leur puissance et leur richesse. Dans un sens, l'accord qu'Elindiel a donné à la colonisation hobbite est une tentative pour ralentir la progression des Humains dans la région, mais aussi un aveu de défaite. Les Elfes savent qu'ils seront un jour chassés de leur terre. Ils ont la possibilité de choisir leurs héritiers, mais pas de leur refuser l'héritage.

Les Elfes restant en Siragalée portent le fardeau de leur histoire. Malgré l'immortalité et la grâce naturelle de son peuple, Elindiel est la seule à être née pendant les Anciens Jours, les accidents et les guerres ayant emporté tous les autres. Rares sont ceux qui peuvent se souvenir du temps de Merethorn et de Gil-Galad. Leur nombre en diminution constante fait que les Elfes se méfient de plus en plus des Humains et des Hobbits. Désormais, ils chassent et chantent de nuit, préparant leur nourriture, leurs vêtements et leur équipement de jour, mais plus près de chez eux. Ils connaissent le moindre rocher et le moindre arbre de leur territoire de chasse et utilisent ce savoir pour éviter tout contact avec les mortels.

Les Elfes savent que la Siragalée sera un jour totalement conquise, mais ils continuent de faire preuve de sagesse en cédant de petites vallées, des lieux de campement à proximité de points d'eau et des bosquets d'arbres en bonne santé au fur et à mesure qu'ils n'en ont plus besoin. Ils n'acceptent pas plus la Longue Défaite que Galadriel ou Elrond. Ils n'y pensent d'ailleurs que quand ils n'ont pas le choix et apprécient le temps qu'il leur reste encore, qu'il s'agisse d'années ou de siècles, avant que les navires du Lindon ne les emmènent au loin.

Vie et culture

En général, les Sirannar vivent aujourd'hui encore comme ils l'ont toujours fait : dans de petits hameaux situés au coeur des bois, dans des huttes au pied des arbres, ou dans des flets (plateformes) construits entre les branches. La chasse et la cueillette leur procurent l'essentiel de leur nourriture et de leurs matières premières. Ils portent les fourrures des animaux qu'ils ont pris au piège, tissent et filent des robes et tuniques à partir de fibres qu'ils ramassent ici et là. Ils sont capables d'utiliser leur magie pour créer de magnifiques outils, des harnais ou encore des armes de chasse en bois et en peau, mais la plupart de leurs vêtements de qualité proviennent des Sindar du Lindon. Ils font un peu de jardinage, faisant surtout pousser des herbes rares qu'ils sèchent en prévision des mois difficiles, mais s'adaptent surtout à ce que la forêt leur propose en fonction de la saison.

Les Sirannar ont par nature et par nécessité une alimentation frugale et ascétique. En hiver, ils ne manquent que peu de choses par rapport aux autres peuplades d'Eriador, mais acceptent ces privations avec fierté et entêtement. Les Elfes des Bois peuvent passer plusieurs jours sans manger, et ils ne se plaignent jamais du manque de nourriture. Les Sirannar sont très fiers de mener une existence simple et de subsister sans le confort matériel que l'on trouve en Arthedain ou au Lindon. Lorsqu'il arrive que l'un d'entre eux ait envie d'une écharpe en soie, d'un pot décoratif ou d'un couteau incrusté de pierres précieuses en possession d'un artisan humain, il est capable d'attendre des années pour obtenir ce qu'il considérera être un bon prix.

Bien que la langue natale des Sirannar soit le sindarin, leur culture est différente de celle des Elfes du Lindon. La majorité d'entre eux apprennent à lire ou à écrire au cours des premiers siècles de leur existence, dans le but principal d'étudier la société humaine qui se referme sur eux de tous côtés. Et même si leurs communautés perdurent pendant des centaines d'années, ils ne bâtissent jamais rien de plus imposant qu'une cabane en bois ou une hutte à ciel ouvert faite de branches et de rameaux pliés par magie. Leur équipement personnel est souvent très décoratif (leurs cuirs fourrés sont recherchés par tous ceux qui peuvent proposer du bon métal en échange), et pourtant les seules autres oeuvres d'art qu'il faut mettre à leur actif sont les petits fétiches en bois qui donnent de la chance au chasseur. Les chants qui plaisent le plus aux Elfes des Bois parlent d'errances, de chasse et de l'intelligence de tous les peuples qui vivent dans la forêt.

Les cérémonies spirituelles des Sirannar sont principalement des festins et des rituels saisonniers en l'honneur des Valar, et en particulier d'Oromë le chasseur et de Yavanna, protectrice de tout ce qui prend racine. De plus, les Sirannar exécutent des rites de moindre importance et des incantations personnelles afin d'honorer les esprits des bois de la création. Un Sirannar a davantage de chances que n'importe qui d'autre en Eriador d'être ami avec les huorns, les fées, les esprits des eaux et toutes les autres créatures surnaturelles. Les prophètes et guérisseurs de leurs tribus, à qui ils donnent le nom de "sages", sont souvent pris pour des chamansou des prêtres par les mortels. Comme les autres Elfes, les Sirannar demandent rarement quelque chose aux forces surnaturelles; ils se contentent de les consulter. Lorsqu'un Siranna fait appel à la magie ou détermine qu'un évènement a de fortes chances d'affecter les bois ou les membres de son clan, consulter les esprits est la procédure normale.

Ce sont les Sirannar qui sont le plus affectés par les importants changements que les Hobbits causent en Siragalé, mais ils restent malgré tout remarqueblement passifs face à la destruction de leurs territoires de chasse. Bien que l'attitude et les intérêts des Hobbits ne semblent guère différer de ceux des autres mortels, certains Sirannar s'en sont fait des amis, à qui ils apportent de la nourriture ou un autre genre d'aide en temps de besoin. D'autres jouent des tours aux "Petites Gens" afin de retarder la destruction d'un bosquet ou buisson particulièrement apprécié, et certains ont même ignoré les cris des colons volés ou assassinés à proximité de leurs flets. La plupart des Sirannar acceptent leur destin et se contentent d'observer la progression de l'invasion mortelle.

La seule frontière sûre de la Comté est celle qu'elle partage avec les Elfes. Les frontières sud et ouest de la Siragalée ne sont pas fortifiées mais les rares menaces maléfiques qui essayent de s'y introduire sont toujours très éphémères. La plupart des habitants de la Comté ne sont conscients de l'existence des Elfes lorsqu'ils reçoivent un message, sous forme d'un signe d'avertissement grossièrement tracé sur une peau d'animal ou un morceau de bois poli, indiquant que quelqu'un a franchi les limites d'un champ ou installé un piège trop près d'un bosquet apprécié des Elfes. Il est possible qu'un humain ou un hobbit puisse passer toute sa vie dans la province sans jamais voir d'autres Elfes que ceux qui se rendent dans les villages de Siragalée.

La loi elfique

Les Elfes de Siragalée sont gouvernés par Dame Elendiel et les Seigneurs des Clairières. Il n'est guère difficile de diriger un pays aussi ancré dans ses traditions que l'est la Siragalée. Il ne se produit que peu de querelles, et la plupart d'entre elles sont réglées en consultant les Sages ou anciens des clans. Ceux-ci, dont la mémoire est claire sur de nombreux siècles, éprouvent rarement des difficultés à arbitrer un différend. Les mortels vus sur les terres elfiques sont généralement effrayés jusqu'à ce qu'ils s'enfuient. Les plus dangereux intrus sont jetés sans cérémonie sur le palier du prince ou de l'un de ses fonctionnaires de haut rang avec des témoignages attestant de la culpabilité du fauteur de troubles. Ceux qui commettent des crimes violents ou se rendent coupables de destruction matérielle d'une manière telle qu'un ou plusieurs Elfes auraient pu être mis en danger ont des chances de disparaître purement et simplement de la surface du monde (ils sont tués et enterrés dans le secret). Les Sirannar, qui voient toujours le côté pratique des choses, ont abandonné depuis longtemps cette pratique qui voulait que la dépouille du fauteur de trouble soit empalée sur une branche d'arbre au bord de la route.

En Siragalée, tous les Elfes sont censés respecter l'autorité des fonctionnaires mortels, et vu que les Sirannar évitent tout contact avec les Humains, rares sont les Elfes qui peuvent avoir des raisons de ne pas se conformer à cette règle. Si un Elfe commet un crime, son seigneur de clan a le droit de demander qu'il soit libéré et remis entre les mains de sa famille ou de ses proches. Si un tribunal condamne un Elfe, celui-ci a la possibilité de faire appel directement auprès de Dame Elindiel, s'il est possible de la trouver, ou du Roi Argeleb. La plupart des fonctionnaires mortels sont trop intimidés par les Premiers-Nés pour abuser à leur encontre du pouvoir que leur confère leur fonction.

L'Ost des Sirannar

Les levées sirannar sont organisées par clan ou par clairière, et les Elfes des Bois possèdent d'excellentes armes et armures arthedain et noldor que leur ont procuré les habiles négociations politiques de leurs dirigeants. Chaque clan est commandé par un seigneur de clairière, vétéran de mille ou deux mille ans ayant une grande expérience des politiques du continent et de la chasse au gobelin. Ces guerriers aguerris combattent souvent par escarmouches, ce qui permet d'utiliser au maximum la connaissance de la forêt des Sirannar et de limiter les pertes.

Dame Elindiel a le pouvoir, en théorie, de réunir et de commander toutes les forces militaires de la Siragalée, mais elle ne fait généralement appel qu'aux membres de sa race. Les Sirannar évitent de se mêler aux problèmes que connaît la population humaine de la province. Quant à eux, les brigands et voleurs actifs dans le pays savent que les Elfes des Bois sont des ennemis mortels et évitent généralement leurs sites et territoires de chasse.