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Les Terres du Milieu
Géopolitique
Politique, conflits et guerre

Alors Freawine dispose ses cinquante suivants le long de la crête, prêts au massacre. Il chevauche le long de leur ligne, disant à chaque guerrier comment il doit soutenir l'assaut. Une sonnerie se fait entendre, le hurlement des loups féroces, la horde apparaît, des Orques ardents au combat. L'armée de Freawine tient bon, pas un homme ne fuit. Ils envoient des flèches douloureuses sur les attaquants. La tripaille des loups couvre la terre du massacre. L'armée d'Orques se rapproche et lance ses sombres traits. Les boucliers s'interposent, mais certaines flèches touchent au but et Godda, fils de Godwin, tombe au champ d'honneur. Alors les ennemis chargent contre lances et boucliers. Nombreux sont les trépassés mais plus encore s'avancent et Balan, le hardi protecteur se jette dans la bataille. Il en abat trois, des coups de sa lance, avant qu'une pointe orque ne trouve son cœur. Freawine s'élance lorsque tombe son mai, il ne s'inquiète pas de sa propre vie. Le carnage est grand là où passe le noble seigneur mais un Uruk invisible le frappe dans le dos, et la lame brillante de l'Ouest tombe dans le sang.
Traduit d'un chant de guerre nordique attribué à Aelfric Vers 1659 du Troisième Âge

Après la Grande Peste, on peut grossièrement décrire la situation politique en Terres du Milieu comme un conflit entre le Roi-Sorcier, lieutenant de Sauron, et les Peuplees Libres. Cependant, ce n'est pas aussi simple qu'une lutte directe entre le Bien et le Mal. Le Roi-Soricer n'a pas assez de forces pour dominer complètement le Nord, et son sombre maître n'ose pas encore révéler son identité ni toute sa puissance.

Les Forces en présence

Disposé contre l'Ombre, le Gondor est le bastion le plus solide, mais ses forces sont constamment occupées par les capitaines pirates d'Umbar et les tribus belligérantes d'Harad et de Rhûn sur ses frontières en diminution. En outre, le Gondor consacre une grande part de sa puissance militaire à la surveillance des tribus vassales souvent rebelles de Dunéens et de Suderons qui se trouvent dans ses confins.

Aussi, seules les forces de l'Arthedain se dressent vraiment contre le Roi-Sorcier d'Angmar. Largement surpassés en nombre, les Hommes d'Arthedain savent qu'une attaque directe de l'Angmar jetterai le Cardolan, les Elfes et le Gondor dans la bagarre. Le Roi-Sorcier a également conscience de cette réalité politique et il est peu enthousiaste à l'idée de lancer une autre attaque directe (sa première campagne d'invason en 1409 du Troisième Âge s'est soldée par la mort du Roi Ostoher de Cardolan et le pillage d'Annúminas, mais le prix était élevé).

Cependant, l'Angmar n'est pas pressé, et le Roi-Sorcier est prêt à mener pendant des siècles une guerre d'usure alors que le pouvoir des Dúnedain du Nord décline. Les Hommes d'Arthedain conduisent des escarmouches continuelles sur leurs frontières contre les tribus orques et les Hommes des Collines du Rhudaur. Ils sont directement aidés en cela par les Nains des Montagnes Bleues et les Elfes de Fondcombe. Les petits États du Cardolan sont trop occupés par leurs luttes intestines pour s'intéresser à leurs cousins du nord, et les Elfes du Lindon se tiennent à l'écart des affaires humaines en regardant la Mer et au-delà. Les tribus du Pays de Dun gardent jalousement leur territoire, haïssant les Dúnedain sans pour autant désirer provoquer une action qui mettrait leur liberté en danger.

À l'est des Montagnes Brumeuses, la plupart des groupes souhaitent seulement que leurs voisins les ignorent. Les Ents de Fangorn, les Elfes de la Forêt Noire et de la Lórien, et les Nains de la Moria et des Monts de Fer gardent tous leurs frontières jalousement en ayant fréquemment recours à la force contre les intrus. Les Nordiques de la région prospèrent tranquillement dans l'ombre du Gondor; ils ne cherchent qu'à être ignorés des autres puissances des Terres du Milieu, mais ils prennent souvent les armes pour se défendre contre les Orques et les Orientaux. Les Nordiques compatissent aux soucis des Dúnedain du Nord, mais ils sont trop peu nombreux et trop occupés par les attaques sur leurs propres foyers pour apporter leur aide.

Les Sages reconnaissent que l'Ombre grandit au sud de la Forêt Noire; mais ils n'arrivent pas à surmonter la paranoïa et l'isolationnisme des peuples du Rhovanion pour y remédier. Poussés par des migrations en Orient, les Orientaux du Rhovanion accueilleraient volontiers une chance de s'établir pacifiquement; mais leur expansion importune dans la région et les pressions des Prêtres Noirs les amènent souvent à s'opposer aux Nordiques comme aux Gondoriens. Seuls les Dorwinrim tournent leur regard au-delà de leurs frontières, mais ils cherchent la domination à leur façon : par le commerce plutôt que par les armes; et ils désirent être oubliés par les conflits entre l'Ombre et la Lumière.

Les Armées

Les guerres restent restreintes au nord-ouest des Terres du Milieu, depuis la Lutte Fratricide au Gondor et la guerre où l'Angmar a écrasé la maison royale du Cardolan. Une force de plus de cinq cents hommes attire l'attention. La plupart des nations ont de grandes réserves de levées et de milices locales qui demandent des semaines pour être mobilisées. Les États fédodaux comme l'Arthedain se reposent sur un petit noyau de troupes royales et sur les forces indépendantes de la noblesse, qui combattent pour le Roi grâce à divers serments d'allégeance.

Seuls la Moria, Umbar, l'Angmar et le Gondor ont des armées régulières de plus de deux mille hommes. L'armée de la Moria quitte rarement la citadelle naine. Umbar concentre ses forces dans sa flotte. Sa stratégie est désormais axée sur une campagne d'incursions et de harcèlements, mais Umbar peut appareiller une force de cinquante navires de guerre entièrement équipés en quelques jours.

L'Angmar a d'importants problèmes d'unité parmi ses diverses tribus d'Orques et ses troupes humaines. Malgré un potentiel de cinquante mille hommes, les généraux angmariens auraient bien du mal à maintenir la discipline sur un dixième de ces effectifs, quelle que soit la campagne.

Le Gondor divise son armée régulière de presque vingt-cinq mille soldats en cinq ailes qui vont de mille deux cents à quatre mille hommes. Les ailes sont basées à Pelargir, Minas Anor, Minas Ithil, en Harondor et à Angrenost. Les autres troupes sont stationnées dans des garnisons à travers tout le royaume; elles surveillent les frontières et la population dunéenne.

Les Tactiques

Des forces d'intervention rapides et l'astuce sont la norme dans la plupart des armées d'Endor. Aucun seigneur du milieu du Troisième Âge ne se risquerait dans une bataille à grande échelle. Les Nains et les Dúnedain préfèrent encore l'infanterie lourde et les fortifications, se reposant sur une défense solide et des troupes de choc pour gagner les batailles. Cependant, dans les régions moins civilisées, la cavalerie, les rôdeurs et l'infanterie légère décident de la plupart des conflits. Les embuscades et les attaques surprises sont les tactiques favorites de la plupart de ceux qui veulent infliger des dégâts à l'adversaire.

En matière de défense, la construction de châteaux, un art númenóréen, reste sans égale. L'architecture militaire varie largement entre les races, les cultures et les régions, mais les principes de la fortification sont similaires dans toutes les Terres du Milieu. Une force bien défendue dans des fortifications solides est inexpugnable, sauf par des troupes en surnombre considérable ou par subterfuge. Les châteaux aident le seigneur à contrôler et protéger la campagne, pourvu que la population ne soit pas totalement hostile. Cependant, une garnison bien enfermée dans son château n'a pas de pouvoir d'administration, et il faut aussi une force mobile au chef qui a conquis une terre dans l'intention de la garder.

La politique de guerre en Arthedain

Pendant plus de 200 ans, l'Arthedain a vaillamment résisté aux attaques périodiques et furieuses d'Angmar et à la subversion et la tricherie du Rhudaur frère. La Grande Peste d'il y a quatre hivers a consumé la chair déjà affaiblie et restreinte du Cardolan et il ne reste qu'os et peau et le souvenir de ce qui lut autrefois un pays beau et vert, Le Rhudaur, englouti par Angmar il y a plus de 300 ans, est un autre souvenir amer profondément gravé dans l'âme triste des Dûnedain, Donc, l'Arthedain est seul désormais, en 1640, suspendu dans l'accalmie entre les tempêtes, coupé du Gondor, loin dans le Sud, par la distance et le comportement.

Le Roi Argeleb II, qui a détenu le Sceptre d'AnNùminas pendant cinquante ans, est en contact avec ses parents les plus humains et les plus belliqueux en Gondor, mais ils affrontent Sauron dans un combat au face-à-face mortel de volonté et de puissance et ne pourrait offrir qu'une petite assistance assez rapidement pour aider l'Arthedain durement tourmenté, si jamais Angmar devait attaquer à nouveau. À l'Ouest, les Elfes de Lindon, parmi lesquels nombreux sont ceux qui ont combattu pour repousser les hordes avides de sang qui menaçaient d'envahir tout le Royaume Septentrional en 1409, tournent désormais leurs regards las vers l'Ouest en direction de la Mer.

Ainsi la Noblesse et les Militaires de l'Arthedain sont anxieux à l'intérieur des fortifications de Fornost, abandonnés par le Rhudaur traîîre, hantés par le fantôme qui fut autrefois le vert et beau Cardolan, et menacés par les hordes grandissantes de l'avide Angmar. Entre Fornost et les Collines aux Tours se trouvent les villages et des avant-postes militaires, isolés, éparpillés, mais aucun centre de population ou de culture. En regardant vers l'Ouest, les meilleurs amis de l'Arthedain, les Elfes de Lindon, ont tourné leurs regards vers la Mer et vers la terre natale qui les attend. En Arthedain, il n'y a désormais rien à faire hormi s'occuper des préparatifs de guerre même si les Dúnedain prient pour la paix et la délivrance - et attendent le pire à venir.

La préoccupation du Gondor

Que faisait le Gondor durant tous ces carnages ? Pourquoi le Royaume Méridionaldes Dúnedain, autrefois puissant, ne s'est-il pas précipité à l'aide de ses compatriotes Septentrionaux ? Tout simplement parce que le Gondor était en train de se déchirer lui-même. En 1409, la Lutte Fraticide avait commencé ; les factions politiques divisées et cruellement opposées étaient déjà en train de se battre pour contrôler le gouvernement du Gondor. De 1432 à 1448, les plus grands hommes du Gondor, "nonteintés" par le sang plus sauvage et moins royal du Roi Eldacar, né en Rhovanion, et menés par le Capitaine de la Flotte du Gondor vicieux et rusé, Castamir, combattirent et vainquirent Eldacar, brulèrent Osgiliath et, en dix ans de gouvernement, réduisirent le Pays des Pierres à un géant de papier incapable de surveiller ses frontières et de protéger ses intèrets. En se penchant et en regardant du haut de sa tour de Dol Guldur en Forêt Noire Méridionale, Sauron n'aurait pas pu être plus ravi. Les vaillants Hommes du Gondor faisaient pour lui son travail sanglant - s'entretuant - et sans que cela coûte quoi que ce soit au Seigneur Ténébreux !

En fait, les dirigeants du Gondor sont en bonne position, ayant en face des yeux les dents crochues du Mordor avec seulement le puissant Anduin et leur propre force militaire pour les protéger, pour dire qu'ils n'ont pas un soldat à gaspiller. ll y a aussi une ditférence d'attitude entre les deux états Dûnedain ; tandis que le Gondor s'occupe en général d'épée et de bouclier, l'Arthedain regarde les étoiles et compte surtout sur les incantations et la Magie pour se protéger, pleurant chaque rencontre sanglante en vers et en chansons. Bien qu'ils soient des guerriers vaillants, nobles et capables, les gens d'Arthedain voient en permanence leur nombre et leur durée de vie se réduire et leur esprit se fatiguer sans cesse. Ce sont des visionnaires, pas des stratèges militaires. Et désormais le fait que l'Arthedain rêve d'un Royaume Septentrional des Dûnedain réunifié semble complètement sans espoir, une simple survie se révélant suffisamment difficile.