Bonjour à tous !
Voici le récit vécu par notre fille Perrine le soir du meeting de
>>Mr SARKOSY à Dijon, hier soir, lundi .
>>Bonne lecture
>>Michel et Anne
>>----- Original Message -----
>>*From:* Perrine Ferot
>>*To:*
michel.anne.ferot@wanadoo.fr
>>
>>*Sent:* Tuesday, April 24, 2007 4:32 PM..
>>/« A tous les Français, je dis qu’ils ont tous, riches ou pauvres,
>>forts ou faibles, droit au même respect, au même amour, à la même
>>compréhension, et que ce respect, cet amour, cette compréhension ce
>>sont les valeurs, les sentiments qui fondent mon idée de la France.
>>»/
>>C’est ce que Nicolas Sarkozy disait hier soir à son meeting au
>>Palais des Congrès de Dijon. Pendant que le premier candidat aux
>>élections présidentielles proclamait son discours sur les valeurs
>>humaines de fraternité, tolérance, et d’universalité, des gens se
>>faisaient tabasser. Leur seule faute était de se trouver là au
>>mauvais moment.
>>Avec quelques copains, je suis allée hier soir au Palais des
>>Congrès, « pour voir ». Il y
avait une trentaine de jeunes, comme
>>nous, à être venu observer ce qui se passait, voir que nous étions
>>effectivement en désaccord avec les propos de Monsieur Sarkozy.
>>Après quelques minutes passées à l’extérieur, nous nous sommes
>>décidés mes amis et moi, à entrer, par curiosité. Nous ne criions
>>pas, nous ne remuions pas les foules, on aurait pu nous prendre
>>pour de vrais sarkozistes !! Nous n’étions pas à l’intérieur depuis
>>un quart d’heure, que déjà on apercevait un jeune homme se faisant
>>traîner sur le sol par les quatre membres parce qu’il avait hué M.
>>De Robien, ministre. Un de mes amis s’est précipité sur lui pour le
>>soutenir, le relever. Il s’est finalement retrouvé par terre à côté
>>de lui, entouré de 5 ou 6 costaux, chargés de la « sécurité »… Ils
>>les violentaient, ils leur donnaient des coups de pieds, les
>>traînaient au sol… Nous ne pouvions pas laisser faire ça !! En
>>voulant s’interposer entre ces vigiles et nos amis, nous nous
>>sommes retrouvés tirés vers l’extérieur, on nous tordait les
>>poignets pour qu’on se laisse faire, on nous attrapait par le cou
>>pour que l’on ne crie pas… je n’ai vu qu’un seul homme avec un
>>comportement humain parmi ces machines à allures d’hommes. Nous
>>étions 6, ils étaient une dizaine.
>>Une fois à l’extérieur, nous avions retrouvé notre calme, pas un
>>seul d’entre nous ne criait, pas un seul n’avait un comportement
>>violent, pas un seul d’entre nous ne buvait ou ne fumait. Nous
>>étions une trentaine. Nous avons alors vu arriver dix CRS, en plus
>>des huit camions qu’il y avait de chaque côtés de la rue. Nous
>>avons décidé de tous nous asseoir par terre, signe pacifiste et non
>>violent par excellence ! Les CRS se sont mis en ligne devant nous,
>>nous poussant, nous tirant par les bras, nous donnant des coups de
>>matraque et nous encerclant. A ce moment là, nous étions 22. Ils
>>étaient 27. Ils refusaient de parler, disaient que c’est interdit
>>d’être là (c’est pourtant bien un lieu public, je me suis
>>renseignée), qu’on avait pas le droit de nous asseoir à cet
>>endroit/. « La Bourgogne, c’est un vieux pays où l’on ne se bat que
>>lorsque c’est nécessaire, que lorsque l’essentiel est en jeu. »/
>>continuait Monsieur Sarkozy. Je ne dois pas avoir la même notion de
>>« l’essentiel » que ces hommes en armes,
battant des hommes et des
>>femmes faisant la moitié de leur poids, tous pacifistes, dont la
>>seule faute était d’être là, de ne pas partager les idées de
>>Monsieur Sarkozy.
>>/« L’ouverture dont je veux être le candidat c’est l’ouverture
>>d’esprit. L’ouverture d’esprit c’est être capable de prendre en
>>considération les raisons de l’autre, c’est être capable de penser
>>que l’autre pourrait avoir raison, c’est être capable d’échanger
>>avec l’autre et de le respecter même quand on pense qu’il a tort.
>>»/
>>Nous n’avons pas eu le temps de nous exprimer, que déjà, nous
>>étions encerclés. Nous ne pouvions même pas être là en signe de
>>désaccord, que déjà on nous cachait. La liberté d’expression
>>serait-elle bafouée ?!
>>/« Pourquoi tant de haine ? Parce que je veux que la police fasse
>>son métier ? Qu’elle arrête les délinquants et les fraudeurs ?
>>Qu’elle poursuive les voyous ? Parce que je dis que la victime vaut
>>plus à mes yeux que le délinquant ? »/
>>Nous ne sommes ni des délinquants ni des fraudeurs, ni des
>>casseurs, mais nous sommes bien, nous, les victimes de ce système
>>qui nous attend, de cette société policière à quoi il nous prépare.
>>/« Je veux leur dire que si j’ai voulu mettre la morale au cœur du
>>débat politique, je veux aussi la mettre dans le comportement
>>politique. »/
>>Si elles ressemblent à ce que j’ai vécu, la morale, la démocratie
>>que M. Sarkozy nous propose, je vous avouerai que j’ai très
peur…
>>Perrine, Dijon, le 24 avril 2007
"Un homme meurt chaque fois que l'un d'entre nous se tait devant la tyrannie." Wole SOYINKA